Réaménagement du bois de Colombelles Lieu : Colombelles (14) maître d’ouvrage: ville de Colombelles maîtres d’œuvre: viamap’14 B.E.T. (mandataire) rb&Cie architectes-paysagistes
Programme: Requalification d’un bois pour augmenter son accessibilité et son attractivité en créant de nouveaux cheminements, des clairières, des aires de jeux et de pique-nique, de nouvelles plantations + Réalisation d’un plan simple de gestion du bois.
Surface du bois: 11 ha – études et rencontres: 2015 / 2017- Chantier: printemps 2017
Entreprise: Leblois Environnement
La ville de Colombelles est située en périphérie de Caen. Son bois, surplombant l’Orne, est déprécié des habitants. Si l’entretien de type forestier qui a été pratiqué ces dix dernières années, permet une régénération naturelle, il laisse néanmoins se développer les ronciers en sous-bois et projette une image à l’esthétique peu conforme aux attentes des Colombellois.
La ville entreprend une action de requalification et une ouverture au public par la création de chemins. Elle lance un appel à candidature pour une équipe pluridisciplinaire de maîtrise d’œuvre avec un BET VRD mandataire et un paysagiste concepteur. Nous sommes retenus avec Viamap’14.
Dés nos premières investigations, ce lieu nous apparait avec un fort potentiel, mais très largement masqué par son apparence «sauvage» en décalage avec les pratiques contemporaines de loisirs attendues par les habitants d’une conurbation de la taille de Caen et ses environs.
C‘est toutefois pour nous un lieu d’expérience idéal pour les réflexions autour des questions environnementales et des usages dans les «espaces naturels» périurbains.
Nous travaillons et élaborons le projet en collaboration avec un groupe de projet composé d’élus, d’habitants et du service espaces verts qui est le gestionnaire du site.
La réalisation de clairières, aires de jeux et de pique-nique, la réhabilitation et la création de chemins, n’est plus le but mais un levier pour, dés les premières réflexions de projet, faire revenir les habitants de Colombelles dans leur bois.
Les diagnostics en marchant ou promenades botaniques, sont autant d’occasions pour revenir au bois et en découvrir son intérêt.
Les rencontres avec les associations, les écoles, permettent de mieux prendre en compte les éléments de programme, mais permettent également dés la discussion in situ, une réappropriation apaisée des lieux.
Avec l’aide du Service Espaces Verts de la ville, une première mise en place des futurs cheminements est simulée à la débrousailleuse dans le roncier: c’est le «laboratoire live» du projet. Cela permet de coller au mieux au terrain naturel, d’exploiter les replats pour les clairières à créer, lire avec ses pieds un terrain chaotique que le plan géomètre ne sait pas révélé car il ne prend en compte que trop peu de points.
Une dépression naturelle masquée par les broussailles est découverte, ce sera la troisième clairière et l’invention d’un lieu: le théâtre de verdure.
Le temps des études est le temps de la rencontre, le temps où le regard change, et ce que l’on prenait pour de la mauvaise herbe, se nomme désormais orchidée sauvage, iris fétide, ficaire fausse-renoncule, perce neige… Un bois n’est pas seulement un ensemble de troncs, de fûts et d’arbres de haut-jets. C’est également un cortège de plantes de sous-bois, visibles au printemps quand le couvert des feuillus n’a pas encore déployé son feuillage dense et vert.
En parallèle de la production des documents classiques de l’élaboration de projet, plans, coupes, détails, estimatifs, descriptifs, des documents de communication sont réalisés sous forme de cahier, dépliants.
Une exposition photographie des plantes vernales du sous-bois, réalisée à partir des clichés que nous avons pris lors de nos nombreux arpentages du site, est installée à la médiathèque.
Spécificités du projet
Site et contexte:
Le bois de Colombelles est situé sur un coteau en rive de l’Orne, avec une déclivité de plus en plus forte en rive du fleuve. son accessibilité pose question. A la demande de la ville de la création de chemins, nous avons défini l’accessibilité du bois de façon à préserver l’espace naturel avec:
– les zones du bois à rendre plus accessibles, car plus facile d’accès, sans déclivité importante,
– celles à fermer complètement du fait de la déclivité forte, mais également des vieux arbres morts existants à conserver pour préserver la biodiversité végétale et animale (beaucoup d’oiseaux y nichent).
Deux zones d’entrée au bois sont mises en valeur, avec accès facilité (emmarchements, rampe…), stationnement (appuis vélos, et stationnement véhicules). Une signalétique sobre, en bois, est mis en place au cœur du bois.
Nous avons profité d’une parcelle de prairie à l’ouest du bois pour installer un verger des fruitiers anciens avec d’anciennes variétés normandes de pomme à cidre et pomme à couteau.
Les aires de jeux sont implantées proches des habitations, et loin de la zone naturelle à préserver.
Adhésion des habitants:
Les échanges avec les associations, les habitants ont été nombreux, notamment avec les visites du bois AVANT travaux pour donner à voir les existants. Nous avons mis en valeur ce qui existait déjà. Nous avons simplement montré la beauté de la biodiversité végétale ordinaire du sous-bois. La réalisation de l’arboretum virtuel, ses “tags” de repérage sur les troncs, et sa mise en ligne sur le site de la ville pour qu’il soit “complété”, sont un outil pour permettre l’appropriation du bois par les élèves des écoles et du collège de la ville.
Recyclage et récupération:
Tout ce qui est dans le bois y reste: l’arbre abattu devient fauteuil, le bois est transformé en copeau pour conforter certains chemins existants, les branches sont tressées pour créer des lieux d’accueil de la petite faune.
C’est également par une intervention en douceur, avec des interventions ponctuelles et mesurées au cœur du bois, avec des matériaux simples et pérennes. On a dessiné le projet et les différents éléments du programme (tables de pique-nique, zone d’accueil, aires de jeux), en s’appuyant sur la topographie et sur les boisements présents.
Le cheminement est réalisé en grave bétonnée, avec des pentes à moins de 4% pour rendre accessible le site aux poussettes. Il serpente dans le bois reliant des sentes existantes transversales au bois. Ces sentes en terre sont conservées telles quelles pour la pratique du VVT.